Afrique du Sud
Par Pascale
29 janvier
Frontière avec la Namibie passée en moins d’un quart d‘heure.
Direction Cape Town.
Les paysages restent désertiques pendant un bon moment, puis dans les vallées, des tâches vertes. Ce sont des vignobles, les vendanges ont commencé. Il y a même des oliviers, mais au vu de l’accent des gens d’ici, pas d’inquiétude, nous ne sommes pas en Provence…
Nous décidons de nous rapprocher de l’Atlantique. Un peu de fraîcheur marine fera du bien après ces journées de chaleur intense en Namibie.
Lambert’s Bay est un petit port de pêche à langoustes et à diamants (oui, on pèche des diam’s…).
La particularité du coin est cet îlot que l’on peut atteindre à pied via une digue. Ici, vivent 15 000 cormorans et fous du Cap ainsi que prés de 5000 phoques.
Tout commence par l’odeur (du guano) assez tenace puis par les cris des oiseaux.
Nous rencontrons Yves, qui travaille à la protection des oiseaux. Plus précisément, il les protège des phoques qui, lorsqu’il n’y a pas trop de poisson, veulent les manger…
Les phoques (noirs) d’un côté, les oiseaux (blancs) de l’autre.
Même situation qu’avec les humains, on ne mélange pas les couleurs !
L’Afrique du Sud me laisse une impression mitigée.
Cela a commencé à Johannesburg où toutes les maisons sont entourées de murs, de fil de fer barbelé, de tessons de bouteille et protégées par des alarmes.
Puis, près de la frontière du Mozambique, une discussion avec un Afrikaner (short long, chaussettes hautes et chaussures de cuir) qui me disait qu’il fallait se méfier des noirs.
Plus tard au Mozambique, dans sa partie sud, des Afrikaners en 4X4 dernier cri remorquent des bateaux de luxe pour des lieux paradisiaques qui leur sont réservés, dans ce pays sans eau ni électricité pour ses habitants.
On m’a raconté leur arrivée dans certains villages du bord de mer. Ils choisissent parmi les villageois leurs boys pour la durée de leurs vacances.
Plus tard, en Namibie, j’ai assisté à une scène où une jeune Afrikaner d’à peine trente ans, claquait des doigts pour demander à un serveur (noir) d’allumer une lumière (située à seulement un mètre d’elle).
Ce ne sont que des observations, mais j’ai du mal à comprendre comment cohabitent (ou non) les différentes communautés quelques années après la « fin » de l’apartheid.
Au Malawi ou au Botswana, de nombreux hébergements dont les propriétaires sont blancs sont gérés directement par la communauté noire.
Ici, ce qui est visible est clair : les blancs aux commandes, les noirs aux postes subalternes.
Dans presque toutes les boutiques, tous les restaurants et bars, tous les hébergements, une pancarte donne le ton « right of admission reserved », en gros « je me réserve le droit de vous refuser l’entrée ».
Yves (né en Belgique qui vit depuis 40 ans ici) nous donnera quelques clés. Pour lui, il n’y a pas deux communautés, mais trois : blancs (environ 5 millions), métis (environ 5 millions), et noirs (environ 30 millions).
Ces trois communautés vivent les unes à côté des autres et ne se mélangent pas. Il pense qu’il faudra plusieurs générations pour changer tout cela.
Il raconte également le chômage important, la violence des grandes villes et le fait que plus d’1 million de blancs ont quitté récemment ce pays.
31 janvier
Nous arrivons au Cap où nous sommes accueillis comme des rois par Etienne et Cely dans leur appartement en front de mer.
Etienne, grand baroudeur (il subsiste tout de même l’accent parisien) est Français et travaille en Angola (avec Sylvain qui nous a mis en contact, coucou Sylvain…). Cely, quant à elle, est d’origine équatorienne.
Cape Town est une ville quasi Américaine, avec ses buildings, ses joggers du dimanche matin, ses centres commerciaux aux grandes marques, et la construction d’un immense stade de foot pour la coupe du monde 2010. Cape Town, c’est aussi des town ship à l’entrée de la ville où vivent des milliers de personnes. Papa, cette photo, en avant-première mondiale, est pour toi.
Demain, nous chargeons les sides dans un container direction le Bénin.
Avec Etienne et Cely, nous arpentons les rues du Cap, et nous n’arrêtons pas… de manger et de faire des grasses matinées.
Nous visitons l’aquarium du Cap, et assistons à des jeux pas toujours gentils entre otaries.
Voir la vidéeo
Notre problème actuel concerne les visas pour la Mauritanie qui, depuis quelque temps, ne peuvent plus être pris à la frontière. En Afrique, existent peu de consulats Mauritaniens, il faut aller à Dakar ou à Bamako. L’un de nous ira à Bamako faire les visas pendant que les 3 autres attendront les sides à Cotonou (tout le monde suit ?).
Nous décollerons du Cap le 8 février (avec escales à Johannesburg, Dakar et Abidjan…).
Etienne, Cely, merci à vous pour votre gentillesse et votre patience. Bonne chance pour vos projets Equatoriens… Etienne, j’essayerai de te trouver des « petits personnages pour tes maquettes ».
Maintenant, l’Afrique de l’Ouest, une autre histoire…