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La plus difficile

L'aube du petit matin nous voit prendre la piste pour une étape qui restera longtemps dans nos esprits.
Les 2OO premiers kilomètres sur les 630 au menu ne seront qu'une presque banale promenade sur la grande piste de latérite reliant Tombouctou jusqu'avant Niafounké
Comme d'hab, les deux garde-boue avant ne passeront pas les 100 premiers kilomètres... Le soleil levant, maître de l'Est, éclaire la mosquée. Première pause, première pose...
De gauche à droite, Aliou, notre ami d'Araouane, Baba, propriétaire mécanicien et chauffeur de notre pick-up logistique et bien sûr l'ami Djadjé remplira nos estomacs. Le Mali, vingt ethnies, à 90% musulman, République laïque, mène une campagne d'information sur le sida absolument remarquable sur tout son territoire. Tiens, un Defender !
Serait-ce la famille Sylvain Clavel qui rentre à La Barben ? L'apéritif de latérite terminé, le relief de la piste change... Profitant de l'arrêt mécanique suite à la casse de l'amortisseur du panier d'Alain, Aliou, l'hôte du désert nous concocte le thé.
Pour alléger, Sylvie et Pascale passent dans la cabine du pick-up et Aliou et Djadjé seront secoués comme des pruniers dans la benne. Après les cavaliers des steppes mongoles, en voici un du Sahel. Quand je vous disais que ça se compliquait !
Ici, quand le sable n'est pas au menu... ... Le fech prend la relève ! Seul cordon ombilical, une piste relie toujours les villages entre eux... Et chaque arrêt, bien que bref, permet la communication. Ce coup-ci, c'est Djadjé qui s'y colle ! Le paysage et les conditions de vie se durcissent. Un peu de hors-piste... ... Un peu de piste... Nous compensons tant bien que mal notre principal problème, le manque de garde au sol de nos attelages sur ce type de terrain. Constante africaine, y'a toujours quelqu'un ! Je retrouve le bonheur du début des années 80 au guidon de ma Ducati. Quel plaisir de se faire Tombouctou-Néma (l'étape annulée lors du Paris-Dakar 2007).
Beaucoup pensé à Robert Dapont sur cette étape. Salut le chef ! Certains passages ne permettent tout simplement pas de passer.
Mais alors pourquoi appelle t-on cela des passages ? De villages en puits... ...Les habitants n'en reviennent pas. L'effet side ! Allez, on repart. Ben dis donc, je ne suis pas dans la merde !!! Sauvé par une voiture japonaise, tu le crois ça ? Et ça laboure, et ça laboure... La moissonneuse batteuse Martinez & Co à l'oeuvre dans le cram-cram. Et pourtant, des fois, ça passe ! On se demande bien comment. Frontière Mauritanienne, le commandant de la police nous salue et nous accueille par une belle phrase : Bassikounou, première bourgade mauritanienne, paperasseries habituelles et ravitaillement en carburant. A 14 heures, il fait vraiment chaud à la frontière sud-est de la Mauritanie !
Les vaches, elles aussi, cherchent un peu d'ombre !!! 44,7°c au thermomètre... Et nous progressons toujours à la moyenne de 16 km/h. 
130 km parcourus aujourd'hui. L'emplacement du camp ce soir nous est dicté par la casse d'un goujon de couronne arrière sur le side d'Alain.
Pas de chance, le silent-block de couronne arrière a joué les filles de l'air. Avec ses lames d'acier chauffées au charbon de bois du cuisinier, Baba lui en retaille un à partir d'un modèle pour Toyota. Le mécanicien français regarde travailler le mécanicien touareg ! A gauche le modèle, à droite celui qui sera retaillé. La pleine lune éteindra les myriades d'étoiles du ciel du désert, mais une nuit fraîche reste toujours un bonheur. Matin du troisième jour... Elles sont belles les couleurs matinales. La chaleur ne les écrase pas encore. Majestueux, même en sandales dans le cram-cram (herbe sèche qui s'accroche à tout en déposant des dizaines de petites épines) ! Mais qu'est-ce qui m'arrive dessus ? Et devant l'inconnu, le chameau s'enfuit... Laissant le Sahel derrière nous, l'habitat se transforme et s'adapte aux étendues semi-désertiques... Tiens, un peu de vert dans le paysage ! Mais qu'est-ce que c'est beau le désert !!! Magnifique tout simplement. Pour apprécier autant la chose depuis autant d'années malgré la dureté du Sahara, il doit certainement falloir qu'une partie de mon code génétique provienne d'ici !
(T'as bien raison Loïc) La progression continue... Peu à peu, la piste devient roulante et l'expérience des précédents kilomètres engrangés nous permet de doubler notre moyenne les derniers kilomètres. Au plus chaud de la journée, les gens d'ici s'assoient sous leur tente ouverte afin de profiter d'un peu d'air qui circule au ras du sol. A lui seul, le dénuement du paysage fait sa beauté !!! Merci au Lumix avec objectif Leica et à Pascale pour la quasi-totalité de ces photos. Un peu avant Néma où nous retrouvons le goudron de la route de l'espoir pour Nouakchott. Un grand merci à nos amis touaregs pour ce qu'ils ont enduré dans la benne du pick-up.
Nous venons de faire en trois jours ce qui se fait en une seule journée sur un Paris-Dakar.






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