Argentine
 31 octobre
Par Pascale


160 kilomètres séparent San Pedro de Atacama de la frontière Argentine, par une route magnifique qui longe des lagunes, des montagnes colorées d’orange, de rose.
Les documents douaniers ont été faits en moins d’une demi-heure.
Nous nous dirigeons vers Salta via les vallées Calchaquies. Nous traversons des quebradas (fleuve et vallée entre deux chaînes de montagne), des petits villages en adobe enclavés dans des vallées, surplombés par des montagnes aux formations géologiques étranges.
Les vaches, les chevaux et les chèvres remplacent les lamas, les alpagas et les vigognes.
arg.024.jpg

 1er novembre 2008

A Salta, nous changeons de civilisation.
Feux rouges, voitures de partout, panneaux de pub Coca-Cola, un peu la nostalgie des Andes…

Un coup d’œil sur les Argentins : Il y en a de tous les types, des Espagnols aux cheveux noirs et peau foncée, des blonds aux yeux bleus, des descendants des Indiens. "Les Péruviens descendent des Incas; nous, Argentins, descendons du bateau. Nous sommes tous venus d'ailleurs. »

Les Argentins ont tous un thermos à la main, à pied, en voiture, chez eux, ils boivent du maté. Non pas du maté de coca comme nous en buvions en Bolivie ou au Pérou. La composition argentine contient différentes herbes : pâquerettes, thé, etc…
A la maison, les herbes sont écrasées avec du sucre dans un récipient qui ressemble à un mortier, un peu d’eau chaude puis elles sont filtrées directement par une sorte de pipe.
Et puis des « carnaderias », des boucheries de partout… ici, la viande est reine. On comprend pourquoi : dans les campagnes, nous voyons des troupeaux à n’en plus finir.

arg.053.jpg
 2 novembre 2008
Un printemps argentin
Par une route bucolique (nous sommes au printemps), nous arrivons à Cafayate, petite ville d’architecture espagnole, posée au milieu des vignes, au sortir d’une québrada.
Des bodegas où déguster du vin, et la place principale qui ressemble à certaines plazzas de armas mexicaines avec arcades et arbres.
Nous logeons dans une posada familiale, chez Estella et Jorge, aux petits soins pour nous.
arg-224.jpg
 Le propriétaire des lieux est un ancien « andiniste » (alpiniste) fier de nous expliquer ses exploits à plus de 6000 mètres.
Une grande chambre avec eau chaude (pas fréquent ici), une cour avec un poulailler, et le garage dans la grande pièce principale !
Au petit-déjeuner des « média de luna » (croissants), cela faisait longtemps…
En Amérique Centrale, puis au Brésil, les gens nous parlaient de foot (Zidane, l’Olympique de marseille), ici, on nous parle rugby.

3 novembre 2008
Ce matin, nous visitons la bodega «  El Esteco », nous sommes dans la région des vins d’altitude.
arg-197.jpg
 D’architecture coloniale, cette bodega, au milieu des vignes hautes exporte 80% de sa production. Les vendanges auront lieu en février.
arg216.jpg

Du 6 au 13 novembre 2008 

De Cafayate à Buenos-Aires, 1300 Km de champs cultivés ou non, quelques grandes villes et San-Pedro où nous rencontrons Jorge et sa femme qui nous offrent l’hospitalité (ils sont hôteliers pour « le 5 à 7 ») et le couvert. 

 arg-254.jpg
7 novembre
Buenos-Aires
Par Pascale

Plus de 10 millions d’habitants, il nous faut toujours un peu de temps pour se réhabituer aux grandes villes…

Le soir, les taxis font la course sur le périphérique…

Des petits quartiers un peu « chicos », avec maisons et jardinets entourées de grillage, un gardien par quartier qui surveille, et des quartiers périphériques et centraux, avec leurs logements en tôles, et des ordures qui traînent. Contraste habituel des grandes villes.
 arg-240.jpg

Nous devons récupérer un colis de pièces pour les motos chez DHL, colis posté par Robert de Shop-Moto.
On nous indique l’aéroport, qui se situe en dehors de la ville. Manque de chance, il s’agit de l’aéroport militaire…

Bon, 27 kilomètres plus loin, nous trouvons le bon aéroport et DHL qui nous demande 60 dollars pour des papiers permettant de récupérer le colis.
Mais tout n’est pas si simple…(ça se saurait si c’était simple). Il est interdit en Argentine d’importer des pièces détachées, même pour son usage personnel.
3 heures plus tard, baladés de bureau en bureau, de douaniers arrogants en douanières pas sympas, on  nous demande 1800 pesos de taxes d’importation (environ 450 euros).
Et bien sûr, nous sommes vendredi, il est 17 heures et la banque nationale à qui nous devons payer est fermée, rendez-vous lundi…

Retour de l’aéroport, panne générale, notre moto casse une soupape…
Dias de merda, journée de m… bad day…
Décidemment, nous sommes abonnés à la lettre B : les pannes importantes arrivent toujours dans les grandes villes dont le nom commence par cette lettre (Bologne, Budapest, Buenos-Aires).
C’est donc tractés par câble que nous arrivons chez l’importateur KTM et Ducati avec qui nous étions en contact.

Il nous envoie dans son atelier, en prolongement duquel nous plantons nos tentes dans un petit jardinet où poussent romarin et laurier.
Ce qui nous permet de faire quelques économies vu les dépenses non prévues qui nous tombent dessus.

 arg-732.jpg
 

Vous prendrez bien un peu de tango ?
L’histoire du tango se confond avec celle de l’Argentine et vice-versa.

Nous ne pouvions être à Buenos-Aires sans déguster un peu de tango…
Grues, cordages, eaux troubles, le quartier « La Boca », celui qui vit naître Carlos Gardel… avec ces maisons toutes en couleurs, devenues l'emblème de cette partie de la ville. Mais cette couche de peinture fait illusion et l'on a tendance à facilement oublier que ces habitations, si gaies vues de l'extérieur, sont construites en taule, et que ce quartier est le plus pauvre de la ville.

 arg-270.jpg
 Dans la rue, du tango… Un bandonéon, deux guitares, une voix et un violon côté musique, des talons hauts, des bas résille, des vêtements noirs pour elle, cravate et bretelles blanches, chapeau, petite moustache et queue de cheval pour lui, des mouvements précis, des regards quand ils dansent.
N’oubliez pas de mettre le son.
Papa, cette vidéo est pour toi.
 
 10, 11, 12 novembre
Récupération du colis à l’aéroport, les douaniers ont trouvé une nouvelle taxe à nous imposer, celle d’avoir garder le colis quelques jours (220 pesos de plus, ben voyons)…,
Désagréable impression de se faire racketter… Nous garderons un mauvais souvenir de cette administration Argentine. Ce pays nous laisse une impression étrange : des ressources naturelles, une certaine richesse, mais une société mal organisée qui n’avance pas.
Les Argentins de tous âges avec qui nous avons discuté nous disent tous la même chose.
Leur première question est toujours la même : « que pensez-vous de l’Argentine ? » Ils nous laissent à peine le temps de répondre et nous expliquent la corruption importante, la non-redistribution, les écoles qui fonctionnent uniquement à mi-temps, la généralisation du travail au « black »… Un beau gâchis.
Tout cela orchestré (ou non) par Christina, leur Présidente, dont le mandat suit celui de son mari…
Bizarre… Les sucessions familiales sont rares en démocratie non ?
L’espace d’une seconde, j’ai pensé à Carla Bruni…

La réparation des moteurs commence, nous nous organisons tant bien que mal avec les moyens du bord dans notre atelier/camping.
Nous trouvons un petit primeur pour nous approvisionner, ce qui nous permet de manger des légumes ! A nous les ratatouilles et les aubergines cuites sur notre camping gaz. Ras le bol du riz et des papas (pommes de terre). Nous avons aussi trouvé dans le quartier une panaderia (boulangerie) où les croissants et autres douceurs pour le petit-dej sont excellents.
Mais bon, il ne doit être facile d’être végétarien dans ce pays…
 
 
Dernière mise à jour : ( 26-11-2008 )