Vénézuela

 Par Pascale

La république bolivarienne ( comme Hugo Chavez la rebaptisée)

Frontière passée en 1 heure, bonne surprise.
Notre premier changement d’heure d’une demi-heure… Nous étions à 11h côté Colombie et à 11h30, heure côté Venezuela… Hugo Chavez a fait changer l’heure d’une demi-heure !

10 kilomètres après la frontière, la première rencontre avec le Venezuela fut un grand coup de gueule contre un pompiste qui refusait de nous servir sous prétexte qu’ Il n’y avait plus de carburant. Pourtant, il servait des voitures (ses copains qui allaient revendre l’essence 10 fois son prix au marché noir).

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 Le plein des deux réservoirs fait, nous étions contents : ici l'essence est donnée, 2 euros pour 40 litres, ça fait presque rêver...
Presque...car le prix d'un litre d'eau vaut ces 40 litres d'essence, la nourriture est très chère et les hébergements hors de prix.
Les Vénézuéliens nous surprennent, très froids au premier abord, puis la glace se brise et l'on nous offre des bières, de la soupe chaude.

Sur chaque panneau, sur chaque affiche, sur chaque mur, Hugo Chavez, le poing levé.
Culte de la personnalité, discours fleuves à la Castro,  assurément, il dérange son grand voisin du Nord.
Et pourtant,
Trois millions d'hectares de terre ont été distribués aux paysans. Des millions d'adultes et d'enfants ont été alphabétisés. Des milliers de dispensaires médicaux ont été installés dans les quartiers populaires (où ce sont des médecins cubains qui officient). Les produits alimentaires de base sont subventionnés et proposés aux plus démunis à des prix inférieurs à ceux du marché, le carburant doit être l'un des moins cher au monde avec comme slogan : « redistribuer de manière révolutionnaire la rente du pétrole »
Et pourtant,
Les magasins sont quasi vides, dans les campagnes beaucoup de pauvreté, les gens vivent parfois dans des cabanes plus qu'insalubres.
Les voitures (de vieilles américaines des années 70), tiennent debout parce que c'est la mode.
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 Mais où va tout l’argent du pétrole ?
 
 14 septembre 2008
Nous choisissons de traverser le Venezuela par son centre et non pas par la côte (histoire entre autres d’éviter Caracas).
Tout le long du parcours, beaucoup de postes militaires de contrôle.
Un « rambo » nous arrête et tente de nous trouver quelques infractions. Nous avons le temps.

Sur le petit écran, beaucoup d’images d’opérations militaires et des appels à la  population à venir s’entraîner. Chavez vient d’expulser l’ambassadeur des Etats-Unis, relation de cause à effet ?
Beaucoup de propagande, partout.  Des textes de Fidel Castro défilent en boucle sur la chaîne « Vive ».
L’opposition ne semble guère présente dans ce pays, et les chaînes de télévisions parlent « Chavez ». Il a d’ailleurs supprimé l’une des rares chaînes contradictoires.

Nous sommes bien en Amérique du Sud…Et il est intéressant d’observer que la politique est présente partout. Le peuple est sans cesse interpellé par une « dialectique révolutionnaire ». Chaque action réalisée a sa traduction « révolutionnaire » : « boire du lait car c’est bon pour le peuple », aider l’armée car «La révolution bolivarienne est en marche ».
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 15 septembre 2008
Demain, nous commençons la partie Amazonienne de notre parcours par la Gran Sabana ou la route des mondes perdus, tout un programme !
Nous allons atteindre Manaus, via Boa Vista et la réserve indienne Waimiri. Chassés de leurs terres par les exploitants miniers, atteints par diverses maladies, décimés par plusieurs siècles de lutte contre les Blancs, il ne subsiste qu’un millier de ces Indiens d’Amazonie.
Mais c’est une autre histoire.
 
16 et 17 septembre 2008

Gran Sabana ou la route des mondes perdus.

Il est une région du Venezuela où le temps semble s'être arrêté depuis longtemps : l'immense zone de La Gran Sabana [La Grande Savane]. Ces terres partagées entre la savane et la forêt tropicale humide étaient encore quasi inaccessibles il y a trente ans.

Pour la petite histoire :
Située sur  le plateau guyanais, au sud est du Venezuela, elle est l'une des plus vieilles formations géologiques au monde. Témoins de ces origines lointaines, les tepuys se dressent tout au long de ce plateau. A leur sommet, un écosystème s'est développé, à l'abri et indépendamment de tout ce qui à pu se passer quelques 1000 mètres plus bas. Ces mondes perdus sont des trésors du point de vue biologie et évolution des espèces. Il n'en fallait pas plus pour enflammer l'imagination de Conan Doyle, le célèbre auteur de Sherlock Holmes, qui, s'inspirant du rapport des scientifiques, écrit alors le roman "Le Monde Perdu" dans lequel une équipe d'explorateurs se lancent à la recherche d'un plateau isolé aux confins de l'Amazonie où l'évolution s'est arrêtée il y a des millions d'années.
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Plus les kilomètres défilent, plus nous pénétrons la savane. Des arbres immenses, des «fontaines vertes » coulent le long de la route.

Dans la Gran sabana, cohabitent des chercheurs d'or  dans des villages miniers où tous les prix sont multipliés par trois, et des Indiens Pemons dans des petits hameaux au bord des rivières et des cascades.
Entre ces populations, tout un monde. Un monde perdu ?
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Prés de la frontière brésilienne, des cascades et des bassins où l’on se baigne. Mais nous ne sommes pas seuls, des colonies de moustiques et de taons nous rejoignent.

Demain, la frontière brésilienne (la Linéa). On nous a prévenu qu’il y avait des difficultés à trouver de la « gazolina » dues à la contrebande de carburant, le sport national du Venezuela, du moins du côté des frontières.
Dernière mise à jour : ( 19-09-2008 )